Tour de France 2023 : Les 10 coureurs à suivre

22 août 2023 par
Gravier Pablo


Photo : L'Equipe


Cette année, c’est la ville basque de Bilbao qui accueillera le grand départ du Tour de France. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette édition ne laissera pas de place aux incertitudes physiques, surtout pour les candidats à la victoire finale au vu de la difficulté présente dès les premières étapes. Tadej Pogacar, tout juste remis d’une fracture au poignet, aura des envies de revanche après sa deuxième place l’année dernière. Mais arrivera-t-il à détrôner Jonas Vingegaard, impressionnant cette saison et en pleine forme physique ces derniers mois ? Réponse dès samedi avec la première étape de ce Tour de France 2023…


Carlos Rodriguez, Ineos Grenadiers


Derrière le duel tant attendu entre Pogacar et Vingegaard, on a du mal à prédire qui occupera les places d’honneur au classement général, et notamment la troisième place synonyme de podium final à Paris. C’est Geraint Thomas qui avait occupé cette place l’année dernière, mais le gallois ne sera pas au départ à Bilbao après sa deuxième place sur le Giro. Carlos Rodriguez, le jeune espagnol de l’armada Ineos pourrait bien reprendre le flambeau de son aîné. Neuvième du Critérium du Dauphiné début mai, le natif de Grenade figure régulièrement dans les top dix des courses par étapes du calendrier World Tour, et pourrait profiter de l’incertitude planant autour du rôle de Egan Bernal pour glaner son premier top 5 sur un grand tour, voire mieux.


Mattias Skjelmose, Lidl Trek 


Dans sa tunique de champion du Danemark fraîchement acquise, Skjelmose pourrait bien être la grosse surprise au classement général cette année. Tout récent vainqueur du Tour de Suisse devant Ayuso et Evenepoel, il a prouvé qu’il est capable de rivaliser avec les meilleurs sur une course d’une semaine, tant en contre-la-montre qu’en montagne. Si on considère les déclarations de son coéquipier Giulio Ciccone qui a déclaré viser le maillot à pois, Skjelmose est donc l’unique leader de la Lidl Trek pour son premier grand tour. S’il arrive à gérer la pression et sa forme physique sur les trois semaines, on peut facilement l’imaginer dans le top dix de ce Tour.


Valentin Madouas, Groupama FDJ


Également champion national, le Brestois aura à cœur de briller avec la tunique tricolore sur les épaules. Au sein d’une équipe Groupama FDJ qui a su montrer la force de son collectif lors des championnats de France, Madouas sera le principal lieutenant de David Gaudu, venu avec de grosses ambitions au général. Cependant, il pourrait tout de même bénéficier de quelques opportunités en échappée, comme l’année dernière où il avait terminé deuxième de l’étape arrivant à Foix. Et au vu de sa forme du moment, on peut imaginer qu’il ne laissera pas passer sa chance.


Neilson Powless, EF Education-EasyPost


Souvent dans les bons coups en échappée, l’Américain n’a jamais eu beaucoup de réussite dans le final : cinq fois dans le top cinq, mais toujours aucun podium à son actif. Cette année, sans réel leader pour la formation EF, Neilson Powless aura carte blanche sur la plupart des étapes de montagne promises à une échappée, et on sait que l’américain ne manque jamais une occasion de se montrer à l’avant de la course, à l’image de sa longue échappée solitaire à l’Alpe d’Huez en 2022. On espère pour lui que cette année sera la bonne et qu’il décrochera ce succès d’étape sur la Grande Boucle qui lui échappe depuis de nombreuses années.


Felix Gall, AG2R Citroën 


Impossible de parler des hommes en forme à l’approche de ce Tour sans parler de Felix Gall. Auteur d’un excellent Tour de Suisse, l’autrichien a su montrer qu’il fait partie des excellents grimpeurs malgré ses lacunes en contre-la-montre. Malheureusement pour lui, il n’a jamais fait ses preuves sur une course de trois semaines à l’inverse de son coéquipier Ben O’Connor, qui sera logiquement le leader de la formation de Vincent Lavenu. Gall pourrait ainsi profiter de son statut d’électron libre pour s’immiscer en échappée à la quête d’une des étapes reines de ce Tour.


L’équipe Uno-X Pro Cycling Team


A première vue, un seul nom saute aux yeux : celui d’Alexander Kristoff, sprinteur norvégien vainqueur sur les Champs en 2018 et porteur du premier maillot jaune en 2020. Plus vraiment à son « prime », il ne sera pas la principale attraction de son équipe. Menée par Tobias Johannessen, vainqueur du Tour de l’Avenir 2021, la formation norvégienne aligne une équipe de jeunes grimpeurs talentueux tels que Anthon Charmig, Torstein Traeen ou encore Jonas Gregaard, qui auront à cœur de représenter la Scandinavie au plus haut niveau du cyclisme mondial. 


Le duel entre Jasper Philipsen et Fabio Jakobsen

Grand favori au maillot vert cette année, Wout van Aert a récemment déclaré qu’il ne veut absolument pas manquer la naissance de son deuxième enfant si sa femme venait à accoucher pendant le Tour. Son abandon laisserait alors la place aux plus véloces qui ambitionnent la tunique de meilleur sprinteur. Deux coureurs sortent du lot : Jasper Philipsen et Fabio Jakobsen. Respectivement deuxième et cinquième au maillot vert en 2022, les deux sprinteurs viennent sur le Tour pour ramener le maillot vert. Les spécialistes donnent un petit avantage à Jasper Philipsen, mais le « Wolfpack » de la Quick-Step Alpha Vinyl a les armes pour contrecarrer les plans du sprinteur belge.


Biniam Girmay, Intermarché-Circus-Wanty


Sur le Giro 2022, Biniam Girmay s’était illustré en remportant la dixième étape devant Mathieu van der Poel. L'Erythréen, à l’aise sur les arrivées plates et en côte, pourrait tirer profit du parcours vallonné de cette année pour faire obstacle aux deux favoris de la quête du maillot vert, et peut-être en devenir le premier lauréat africain de l’histoire. Vainqueur sur les routes du Tour de Suisse début juin, il faudra se méfier de lui à chaque arrivée massive.


Christophe Laporte, Jumbo-Visma


Déjà vainqueur de quatre étapes cette saison, dont deux sur le Critérium du Dauphiné, Laporte pourrait aussi être un des principaux bénéficiaires d’un potentiel abandon de Wout van Aert : si le Belge n’est pas au départ de l’ultime étape sur les Champs-Élysées, on pourrait bien voir le français jouer la gagne aux côtés des cadors du sprint. L’année dernière, il avait déjà surpris les meilleurs en remportant la dix-neuvième étape. Bis repetita cette année ?



Pablo Gravier, le 30 juin 2023