Giro 2023 : Les 8 coureurs à suivre

22 août 2023 par
Gravier Pablo

Photo : Le Cycle


À quelques jours du contre-la-montre d’ouverture à Marina, tous les yeux sont rivés sur le duel qui semble se dessiner pour la course à la victoire finale : le jeune belge Remco Evenepoel face à l'expérimenté Primoz Roglic. En parallèle, les cadors du sprint comme Michael Matthews, Fernando Gaviria ou l’ancien champion du monde Mads Pedersen sont également mis en lumière, au vu des nombreuses étapes propices à une arrivée massive.

Dans l’ombre de ces grands champions, d’autres coureurs viennent également sur ce Tour d’Italie avec de grandes ambitions. Outsiders au classement général ou chausseurs d’étapes, nous avons listé pour vous huit coureurs sur qui il faudra garder un œil lors de ce Giro d’Italia 2023.


Joao Almeida, UAE Team Emirates


Bien qu’il n’ait seulement 24 ans, le jeune portugais a déjà su prouver qu’il est un spécialiste des courses de trois semaines : il a fini dans le top 6 de chaque Grand Tour qu’il a terminé (4ème du Giro 2020, 6ème du Giro 2021, 5ème de la Vuelta). Il avait d’ailleurs été contraint à l’abandon sur les routes italiennes l’année dernière, alors qu’il occupait la 4ème place au général. En l’absence de Tadej Pogacar, concentré sur le Tour de France, et de Juan Ayuso, Almeida est le leader absolu de cette formation UAE Team Emirates, et jusqu’ici, le natif d’Estrémadure tient son rang, avec notamment deux podiums sur le Tirreno-Adriatico et sur le Tour de Catalogne depuis le début de saison. De plus, son équipe a sorti l’artillerie lourde pour l’accompagner : il disposera comme équipiers de Davide Formolo, Brandom McNulty, Diego Ulissi, ou encore la révélation du dernier Giro, Jay Vine. Dans ces dispositions, l’actuel champion du Portugal figure parmi les favoris au podium, voire mieux …


Les leaders de la Team Ineos


La Team Ineos, anciennement Sky, a toujours compté dans ses rangs un prétendant à la victoire finale, avec des coureurs comme Bradley Wiggins, Chris Froome, ou plus récemment Egan Bernal. Cette année, la formation britannique a vu les choses en grand, avec pas moins de 4 grimpeurs capables de viser le top 10 de ce Giro. Sur le papier, le leader désigné porte le dossard se terminant par un 1, et en l'occurrence, il s’agit de Tao Geoghegan Hart, déjà vainqueur sur les routes italiennes en 2020. Cependant, la hiérarchie n’est pas très définie : Geraint Thomas, qui a confié dans un entretien avec Eurosport se sentir en bonne forme, sera aussi un sérieux candidat au classement général, surtout en prenant en compte ses talents en contre-la-montre. Ainsi, la Team Ineos arrive en Italie avec deux véritables leaders, mais aussi avec deux équipiers de luxe qui pourraient apporter un danger supplémentaire pour les leaders des autres équipes : Thymen Arensman et Pavel Sivakov sont deux grimpeurs talentueux qui ont par le passé accroché des top 10 sur des courses par étapes, malgré leur rôle d’équipier. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant de les voir à l’offensive en troisième semaine quand la route s'élèvera pour le peloton. Grâce à cette concentration de bons grimpeurs, Danny Engels, directeur sportif de Ineos, pourra user de stratégies pour faire plier les équipes adverses. 



Santiago Buitrago, Team Bahrain-Victorious


Depuis sa révélation sur le Giro l’année dernière, Santiago Buitrago peine à se faire un nom dans le peloton professionnel. Malgré la confiance de sa formation qui l’a aligné en tant que leader sur certaines courses par étapes, il n’a pas atteint pleinement le potentiel qui lui est promis. Aligné en électron libre sur ce Tour d’Italie dans un rôle qui semble mieux lui convenir, le colombien pourrait profiter de la présence de Jack Haig et de Damiano Caruso pour échapper à la vigilance des autres équipes et bénéficier d’opportunités en échappée ou même en attaquant les favoris, d’autant plus qu’on sait que la Bahrain-Victorious vise le classement par équipes. S' il se montre en grande forme, Buitrago pourrait bien faire partie des outsiders de ce Giro 2023.


Kaden Groves, Alpecin-Deceuninck


Bien que les tous meilleurs aient boudé ce Tour d’Italie, le plateau de sprinteurs est malgré tout très attirant : Gaviria, Matthews, Pedersen, Cavendish, Dainese, et bien d’autres. Autour de tous ces grands noms, Kaden Groves ne fait pas vraiment office de favori, mais le sprinteur de la Alpecin-Deceuninck pourrait bien jouer un mauvais tour au peloton lors des arrivées massives. Entouré de poissons pilotes expérimentés, accompagnant d’habitude Mathieu Van Der Poel et Jasper Philipsen, le sprinteur australien sera en bonnes dispositions sur les étapes plates, bien qu’il ait du mal dans la haute montagne. S' il passe les 20 premières étapes dans les délais, il pourrait être un des prétendants à la victoire d’étape dans les rues de Rome.


Simone Consonni, Cofidis


Dans le même cas que Kaden Groves, on retrouve notamment Simone Consonni. La Cofidis n’ayant aucune ambition au classement général final, la formation française a aligné une équipe taillée pour les sprints massifs. Malgré une campagne des classiques décevante, le duo Consonni-Cimolai pourrait bien venir gêner les plus véloces du peloton sur ses terres italiennes. 


Martin Marcellusi, Green Project-Bardiani


La Bardiani faisant partie d’une des trois équipes invitées sur ce Giro depuis de nombreuses années, la formation transalpine a pour habitude de montrer le maillot en échappée. Déjà remuant chez les espoirs, Martin Marcellusi n’est pas le genre de coureur à attendre les tout derniers kilomètres pour décider du sort de l’étape. Il l’a notamment montré lors du Grand Prix de Francfort il y a quelques jours, lors duquel il était sorti à vingt kilomètres de l’arrivée avant d’être repris par un groupe de coureurs plus frais. En tout cas, on voit bien le romain viser une victoire d’étape en petit comité.


Aurélien Paret-Peintre, AG2R Citroën


Au vu de sa composition, l’équipe AG2R Citroën a clairement affiché ses ambitions : sans leader et sans sprinteur, la formation française vient en Italie en chasse de succès d'étapes, plus particulièrement en montagne. A ce jeu-là, Aurélien Paret-Peintre semble être l’atout principal : le natif d’Annemasse, qui n’a jamais fait mieux qu’une quinzième place sur le Tour de France en 2022, n’est pas dans la catégorie des meilleurs grimpeurs de ce Giro, mais pourrait jouer la gagne en échappée pour obtenir enfin sa première victoire en World Tour.


Einer Rubio, Movistar


Auteur d’un très bon début de saison avec notamment une victoire sur la troisième étape du UAE Tour devant Remco Evenepoel, Einer Augusto Rubio impressionne le monde du cyclisme après une saison 2022 plus que compliquée. Au sein d’une formation Movistar dont l’objectif est de remporter la Maglia Ciclamino avec Fernando Gaviria, le colombien habitué des cols en haute altitude sera dans son élément sur ce parcours montagneux. Pourquoi ne pas le voir gagner une des étapes reines de ce Giro, voire jouer le maillot bleu de meilleur grimpeur ?



Pablo Gravier, le 5 mai 2023