Giro 2024 : Que doit-on attendre des français ?

3 mai 2024 par
Gravier Pablo

Photo : Eurosport - GCN


Plus de sept mois après la fin de La Vuelta, les fans de courses de trois semaines peuvent enfin exulter : le Giro d’Italia débute ce samedi 4 mai à Turin ! Présentant un parcours avec moins de dénivelé positif que les années précédentes et des profils variés, cette édition du Tour d’Italie semble offrir des espoirs à bon nombre de coureurs du peloton. Mais les plus patriotes se demandent sûrement : que doit-on attendre des français ? C’est la question à laquelle nous allons répondre.


Sur les 176 coureurs au départ de cette 107ème édition du Giro d’Italia, seulement sept comptent un podium de Grand Tour à leur palmarès : Quintana, Pogacar, Thomas, Chaves, Caruso, Majka et un français : Romain Bardet. Bien que la Maglia Rosa de cette année semble promise au Slovène, la course au podium reste très ouverte, et Romain Bardet peut compter sur son expérience sur les courses de trois semaines. Il est d’ailleurs bon à noter qu’il ne manque au français qu’un succès sur le Tour d’Italie pour entrer dans les cercles des coureurs ayant remporté une étape sur les trois Grands Tours. Malheureusement, deux choses jouent en sa défaveur : les contre-la-montre et l’Italie. En effet, cette édition compte plus de 70 kilomètres de contre-la-montre individuel, et on sait que ce n’est pas (du tout) le terrain de jeu favori du français. Pour ce qui est de l’Italie, on ne peut pas dire qu’elle lui réussisse grandement : 7ème en 2021 et DNF en 2022. Or, si le coureur du Team DSM conserve la même forme que celle de son excellent début de saison, on pourrait bien le voir chasser ses vieux démons sur ce Tour d’Italie, pour pourquoi pas monter sur la boîte à Rome. 


La forme stratosphérique de Tadej Pogacar en ce début d’année 2024 n’est pas passée inaperçue au sein du peloton, et on peut imaginer que la plupart des coureurs pensent n’avoir aucune chance à la régulière face au Slovène. Cela tombe à pic, car le cyclisme donne aux plus courageux une chance d’y remédier : l’échappée. D’autant qu’en 2023, les coups partis de loin avaient plutôt bien souri aux français, avec la victoire d’Aurélien Paret-Peintre et les deux deuxièmes places de Thibaut Pinot. À ce jeu là, plusieurs tricolores sont à surveiller : les frères Paret-Peintre en montagne, Hugo Hofstetter et Julian Alaphilippe sur les étapes plus vallonnées, ou encore la grosse côte : Ewen Costiou. À seulement 21 ans, le jeune prodige breton a impressionné les observateurs du cyclisme par son début de saison flamboyant, marqué notamment par une magnifique première victoire chez les professionnels sur la 2eme étape du Tour Région Pays de la Loire en résistant au retour du peloton. Bien qu'il n'ait peut-être pas les attentes les plus élevées pour le classement général malgré des qualités déjà avérées, il pourrait surprendre tout le monde avec une performance remarquable dans les étapes de montagne pour pourquoi pas chercher une première victoire en World Tour.


En découvrant le parcours de cette édition du Giro d’Italia avec au moins 7 étapes qui semblent réservées aux plus véloces du peloton, les sprinteurs ne se sont pas fait prier pour s’ajouter à la liste de départ : Jonathan Milan, Tim Merlier, Kaden Groves ou encore Fernando Gaviria seront au départ de Turin ce samedi dans l’objectif de se disputer la victoire sur les étapes plates. Inscrit sur le Giro en dernière minute pour pallier à l’absence de Wout Van Aert, Christophe Laporte pourrait profiter d’un rôle d’électron libre au sein de la Visma Lease a Bike pour se mêler aux arrivées groupées, notamment celle de la première étape qui lui convient parfaitement au vu des difficultés présentes dans le final. Cependant, reste à surveiller si Olav Kooij, sprinteur désigné de la formation néerlandaise, monopolisera le leadership ou si les directeurs sportifs laisseront carte blanche au français.




Pablo Gravier et Maxence Sachetto, le 3 mai 2024