Photo : Footofeminin.fr
Depuis la création des compétitions internationales de football féminin, les États-Unis collectionnent les trophées. Sur quinze compétitions majeures (Jeux olympiques et Coupes du monde), les Américaines en ont remporté huit, ne laissant aux opportunistes que de rares occasions d’inscrire leur pays au palmarès. Cette année, la Suède a ouvert la brèche en éliminant en huitièmes de finale les doubles tenantes du titre, à l’issue d’une séance de tirs aux buts. Quel pays en profitera pour soulever la coupe ?
En quarts de finale, des grandes nations du football féminin pouvaient viser le sacre : la France, la Suède, les Pays-Bas ou encore l’Australie, pays hôte de cette compétition. Mais ce sont finalement l’Espagne et l’Angleterre qui, au bout d’un parcours non sans embûches, ont réussi à atteindre la finale.
L’Espagne, pourtant très convaincante sur ses deux premiers matchs (successivement 3-0 et 5-0), s’est laissée surprendre par les Japonaises qui, avec seulement 23% de possession, se sont imposées sur le score de 4 buts à 0 grâce à leur efficacité clinique en contre-attaque. Cette gifle historique a alors conduit à un changement majeur dans le onze de départ du sélectionneur Jorge Vildas : la cage espagnole est désormais gardée par Catalina Coll, surnommée Cata Coll. Depuis cette déroute face au Japon, la Roja livre des prestations d’une domination impressionnante, présentant une moyenne de 22 tirs par match et d’une possession de 65% sur les trois matchs de phase à élimination directe. Cependant, pas sûr que les Anglaises, également habituées à avoir le ballon, se laissent autant dominer par les Espagnoles.
De son côté, l’Angleterre a fait le nécessaire en phases de poules en remportant ses trois matchs face à Haïti, au Danemark et à la Chine. Toutefois, les Three Lionesses se sont fait une grosse frayeur en huitièmes de finale face à la Jamaïque. Réduites à dix après l’expulsion de Lauren James, sœur du joueur de Chelsea Reece James, les Anglaises ont eu besoin de passer par la dangereuse séance de tirs aux buts pour se sortir d'affaires et continuer leur aventure en Océanie. S’en sont suivies deux victoires parfaitement maîtrisées face à la Colombie en quarts et à l’Australie en demies. Depuis le début du tournoi, le duo d’attaque composé de Alexia Russo et Lauren Hemp aura causé énormément de problèmes aux défenses adverses, et sera probablement une des clés de la finale de dimanche.
En compétitions majeures, les deux nations se sont rencontrées cinq fois, pour un bilan de trois victoires pour l’Angleterre, une pour l’Espagne et un match nul. L’année passée en quarts de finale de l’Euro, les deux équipes avaient forcé les prolongations après une égalité à un but partout, et c’est l’Angleterre qui s’était finalement imposée grâce à un but de Georgia Stanway, avant de remporter face à l’Allemagne le premier Euro de son histoire. La rencontre de dimanche s’annonce donc indécise, d’autant plus qu’il s’agira de la première finale féminine pour ces deux pays, qui ont déjà connu la victoire en Coupe du monde masculine.
Pablo Gravier, le 17 août 2023